Dynamiques urbaines et nouveaux territoires d’accueil

Si la question de la régénération des sites urbains mobilise fortement l’initiative publique – à l’exemple des grands projets de renouvellement des quartiers soutenus par l’ANRU – les dynamiques de développement donnent à voir aujourd’hui un mouvement sans précédent d’extension des villes vers leurs périphéries. L’élargissement des mobilités et des déplacements, la dissociation du lien habitat /emploi, les tensions des marchés fonciers et du logement confèrent une nouvelle attractivité aux espaces ruraux et aux espaces périurbains qui sont aujourd’hui associés aux villes. Ces territoires sont aujourd’hui inscrits dans une mutation en profondeur qui modifie leurs équilibres et leurs fonctionnements traditionnels, transforme les relations d’échanges et de solidarité. Ils sont aussi soumis à des risques et à des vulnérabilités, devant la fragilisation des sites et la banalisation des paysages, les processus de détachement foncier, les formes de l’habitat, la transformation de leur armature de services, la prise en compte des attentes des nouveaux arrivants, l’affirmation de choix résidentiels de plus en plus sélectifs …

Ces mutations ont été peu anticipées jusqu’alors. Elles placent les territoires au défi de l’accueil, commandant alors de se saisir notamment des enjeux d’action foncière, d’organisation et de maîtrise du développement urbain, de développement des services ou encore de diversification de l’habitat.

Elles les placent ainsi en quête de mobiliser des outils permettant d’apporter davantage de régulation et de promouvoir une meilleure organisation du développement. Mais elles les inscrivent surtout devant l’obligation d’élaborer des politiques de développement partagées, aptes à refonder les solidarités et à susciter des initiatives de développement durable. Les démarches visant l’élaboration de projets territoriaux de développement passent ici par un travail de connaissance fine des dynamiques et des transformations, des nouveaux jeux de relations et d’interdépendances qui se mettent en place. Elles invitent à considérer comment chaque grande thématique – habitat, services, foncier, déplacements – … peut nourrir et soutenir le projet d’ensemble. Elles commandent autant un travail de sensibilisation des acteurs que l’animation de processus d’élaboration permettant d’aboutir sur la mise en œuvre de nouveaux modes de gouvernance territoriale.